jeudi 3 janvier 2013

Désolée, mais mon histoire est réelle et elle se déroule en France


Je suis infirmière libérale depuis 21 ans, installée en Dordogne depuis 8 ans.
J'ai une patientèle en milieu rural, des soins importants quand aux soins d'hygiène ; cela me permet de prendre en charge de façon globale les personnes et de maintenir, souvent jusqu'au bout, la qualité de leurs vies ; une année de formation en D.U. De soins palliatifs va dans le sens de mon action.


Je travaille avec des remplaçants (e-s) réguliers en bonne coordination.


Avant d'avoir à vivre ce qui est actuellement, j'avais, en 2006/2007, connu un conflit avec  la CPAM qui m'avait contactée pour un problème de kilomètres.
Pourtant, j'avais téléphoné au service praticiens CPAM pour demander si je pouvais ou non facturer des km à 20 km de mon cabinet pour des soins (AIS) à des patients qui ne trouvaient pas d'infirmière, et qu'on m'eut répondu, oui, jusqu'à 16 km vous pouvez facturer.

Donc en septembre 2009, mes patients m'ont dit qu'un contrôleur CPAM s'était présenté chez eux.
Au printemps 2010, mes patients m'ont alerté qu'un contrôleur avec 2 gendarmes venait à leur domicile posant des questions sur moi, mes collègues, le temps que je passais lors des soins, etc, et faisant signer les patients même s'ils étaient atteints de démence frontale.

A ma connaissance, mes patients n'ont pas été prévenus de ce contrôle, et certains, plus vulnérables et très âgés, en ont beaucoup et longtemps parlé ensuite ; ceci générant la peur de ne plus pouvoir être soignés...

En août 2010, j'ai été convoquée pour le matin à 9h à la gendarmerie et appris que j'étais placée en garde à vue. Cela a duré la journée, j'étais en cellule entre les questions.
Je l'ai très mal vécu. Cela a été un grand choc. J'ai appris que j'étais soupçonnée de fraudes pour un énorme montant (75 000 euros).

Par la suite, c'est en mai 2012 que j'ai à nouveau été convoquée à la gendarmerie pour une nouvelle garde à vue qui a duré la matinée et j'ai appris que je passerai au tribunal correctionnel en octobre pour un montant estimé à 83 000 euros.

Mon avocat n'a reçu le dossier que début août, puis était en congés. Donc en un mois, septembre, j'ai préparé ma défense avec elle. J'ai fait faire de nombreuses attestations, patients, médecins, mes collègues, le maire aussi qui me voyait finir mes trajets parfois à pied(hiver / verglas. Mais j'ai été, après la mise en délibéré, fin novembre 2012, condamnée à 6 mois de prison avec sursis, 2 ans de mise à l'épreuve, et environ 85 000 euros.

Je suis actuellement en appel. Je continue à être IDEL. Le soutien de mes patients et collègues me donne du courage.

J'ai toujours évidemment du travail et beaucoup de travail.

La somme qu'on me demande est basée sur 4 ans (2007 à 2010) et par extrapolation (il a été calculé que je gagnais environ 2h et quelques minutes de « trop » par jour ; d'après eux je devais travailler 18 à 19h par jour).

Ils ont recomposé mon activité et mon temps, ont mesuré les kilomètres et à un endroit où j'en mettais 7, il n'y en a qu 6 ou 5,5 pour un autre patient, ont fait dire à 2 ou 3 patient (ou l'ont cru) des choses extravagantes :
→ 1 patiente très âgée : je ne viens que pour 1 collyre (elle oublie le médicament, la surveillance générale, l'aide partielle aux soins d'hygiène, et le relationnel)
→ elle ne reste que quelques minutes (à une patiente qui somnolait beaucoup et n'avait pas la notion du temps)
→ 1 patient qualifié « d'ayant toute sa lucidité » alors que celui-ci était dans une demande incessante envers moi, ne cessant de me téléphoner, même la nuit.
Donc je trouve très dur que mon travail (et ma profession) soit sali de telle façon  et jugé par des bureaucrates qui ne sont pas dans la réalité sur le terrain.
→ reproché de non-informatisation ! Et le fait de ne pas faire signer les patients (je cochais impossibilité de signer)
→ m'ont dit que je n'envoyais aucun papier et reproché de faire des Dep au lieu des DSI
→ même reproché de facturer les trajets aller/retour quand je suis en droit de la faire (avec l'abattement bien sûr)
→ reproché que je travaillais 365/365 et compté la somme (85 000 euros) ainsi.
Mais je rétrocède environ 6 mois de l'année.

Voilà, c'est mon témoignage.

Pour plus d’information, vous êtes en mesure de me contacter par l’intermédiaire de : informidel@gmail.com

Christine R

1 commentaire:

  1. Bonjour Christine, je suis doctorant en droit social ( droit du travail et de la sécurité sociale entre autre) je m'intéresse à ton cas dans un domaine qui touche les travailleurs (la souffrance morale au travail), c'est une amie qui a publié sur facebook les publications. Dans ton cas, personnellement, j'enregistrerai un vidéo expliquant ce que tu fais de ta journée ou tes journées. Et ton avocat fera une demande reconventionnelle pour préjudices moraux ; attention ! Ton avocat doit IMPERATIVEMENT maîtriser le domaine du droit de la réparation, tous les avocats n'ont pas ces compétences et dans le cas d'espèce le droit pénal, le droit social et le droit médical. Bon courage Kay

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informidel vous remercie de participer au débat sur les conditions actuelle de la profession des idel