vendredi 13 mai 2016

Le directeur général de l’Uncam doit rendre hommage à l’abnégation des infirmiers libéraux.

Le directeur général de l’Uncam (union nationale des caisses d’assurance maladie) doit rendre hommage à l’abnégation des infirmières et infirmiers installés en profession libérale.

Leur fidélité  pour se relayer sans discontinuité au chevet des patients est incomparable. Les entraves au libre exercice de leur profession sans cesse renouvelées ne semblent avoir aucune répercussion sur le sérieux de leur mission.

En France, les régimes de l’assurance maladie sont en difficulté depuis plusieurs décennies, avec un niveau de déficit mettant en danger la pérennité de l’ensemble du système. Le poids des lobbies de l’industrie du médicament et du matériel médical est la principale raison expliquant la part de la branche maladie dans le trou de la sécurité sociale.

La planification stratégique des directions de l’assurance maladie s’est orientée sur plusieurs objectifs de réduction des dépenses :

- le déremboursement, laissant ainsi aux mutuelles et compagnies d’assurance une part du marché restant dans tous les cas à la charge des assurés.
- la réduction des journées d’hospitalisation dont le coût atteint des niveaux de plus en plus élevés, et l’organisation du retour au domicile avec des structures plus légères ou moins coûteuses.
- le contrôle de l’action des prescripteurs et du nombre de professionnels de santé pour diminuer la demande de soins (réduction de la demande par la réduction de l’offre).
- modernisation des services administratifs des caisses, réduction des effectifs «employés», formation de cadres supérieurs de la sécurité sociale (école nationale supérieure de la sécurité sociale EN3S créé en 2004 lien : http://en3s.fr/notre-ecole/qui-sommes-nous/Notre-histoire,1037 ).

  
La participation des infirmiers libéraux au renouveau de l’organisation des services administratifs des caisses a été considérable et continue de l’être, chaque convention ou avenant accroissant la part de travaux administratifs et autres mis à la charge de ces professionnels (subrogation, numérisation et gestion des documents, télétransmission des feuilles de soins et des données patients, etc.).


Les centres de proximité sont laissés à l’abandon jusqu’à  leur fermeture définitive. Ainsi, les caisses d’assurance maladie réduisent considérablement leur effectif «employés» depuis des années au profit d’une catégorie de cadres de «niveau supérieur» qui a progressivement augmenté.
Le transfert de charges administratives auprès de certains professionnels de santé procure aux directions des caisses, en dégageant des postes, de nouvelles possibilités pour assurer aux cadres supérieurs des carrières, des rémunérations et avantages divers comparables à celles des grandes firmes.
Cette mutation dans l’organisation des caisses d’assurance maladie a pour objectif la constitution d’état-major en charge de la gestion des risques, l’optimisation des dépenses, de l’offre et des possibilités de nouvelles recettes des services contentieux rendus très performants du fait de la position dominante du système.


Ci-contre, un immeuble tout neuf, acheté ou loué par une caisse primaire d’assurance maladie pour abriter plusieurs de ses services centralisés.
Le 6ème étage est entièrement réservé au contentieux sous la dénomination  «service investigations et répression des fraudes». L’objectif de ce service est la rentabilisation de la fonction nouvellement crée en lien avec la délégation nationale de lutte contre la fraude mise en place à l’époque de Nicolas Sarkozy.
De nouveaux agents de contrôle ont été recrutés en nombre afin d’étudier tous les moyens, procédés et méthodes de développement de la productivité, du rendement et de la rentabilité du service, pour produire des recettes à tous prix.




Depuis la signature de la convention en juillet 2007, le rôle des 4 syndicats de la profession s’inscrit dans la ligne d’une parfaite collaboration avec les objectifs de rentabilisation de l’assurance maladie. Tous les accords et avenants signés depuis cette date ont contribué et contribuent encore à l’assujettissement des infirmiers libéraux pour les mettre à terme sous le contrôle total des directions des caisses.

Parmi les plus dociles, comparés aux autres professions de santé, les infirmiers libéraux assurent sans discontinuité la prise en charge de patients aussi bien dans les embouteillages des grandes villes que dans les parties les plus désertiques des montagnes et des campagnes. Les conditions pénibles de leur mission, l’insécurité dans laquelle ils exercent, la crainte permanente des abus de pouvoir des caisses, le décalage de la réglementation vis-à-vis de ce qu’ils vivent au quotidien entraînent régulièrement de leur part des mouvements de colère. Des mouvements de colère cependant toujours contenu par l’action des syndicats, accompagnant ou dispersant ces mouvements pour enfin voir la situation se dissiper par manque de moyens et de coordination.

En définitive, la population des infirmiers libéraux est un échantillon de professionnels de santé destiné depuis plusieurs décennies à l’expérimentation d’un nouveau type d’organisation du système de santé. Système dont la mise en place est en marche depuis quelques années, dans lequel les principaux acteurs de la santé sont contrôlés par le système,
en lien de subordination vis-à-vis de ses dirigeants (contrat de travail, tiers payant généralisé, tarifs bas imposés, etc.).

1 commentaire:

  1. C'est pour cela que l'URSSAF fait des redressements que je qualifierais de "abusifs" et très chers auprès des cabinets infirmiers quand il n'y a pas eu fraude mais simplement des ordonnances des médecins non conformes ?

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informidel vous remercie de participer au débat sur les conditions actuelle de la profession des idel